[Littérature] Terry Pratchett - Les Annales du Disque Monde.

Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde se ballade à dos de quatre éléphants, eux-même juchés sur la carapace de la Grande Tortue.
Oui, c'est le Disque-Monde.
Les habitants de la cité d'Ankh-Morpork croyaient avoir tout vu.
Et Deuxfleurs avait l'air tellement inoffensif, bonhomme chétif escorté par un Bagage de bois magique déambulant sur une myriade de petites jambes.
Tellement inoffensif que le Patricien avait chargé le calamiteux mage Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la Guilde des Voleurs et celle des Assassins; mission périlleuse qui devait les conduire loin : dans une caverne de dragons; peut-être jusqu'au Bord du Disque.
Car Deuxfleurs était d'une espèce plus redoutable qu'on ne l'imaginait : c'était un touriste...

Le Disque-monde est un univers de Fantasy avec son lot de magie, de dragons et de voleurs. Ce monde possède pourtant des particularités notables dues à son fort degré de non-réalité : le Disque-monde ne devrait pas exister, l'auteur et les personnages les plus érudits sont globalement d'accord sur ce point là.

La Magie est la conséquence principale de cette distance à la réalité. Mais elle en est aussi la justification : il suffirait que la magie disparaisse du Disque pour que celui-ci se disloque.

Le nombre 8 a une signification particulière pour le disque (l'équivalent du 7 dans notre société). Il y a huit couleurs dans le spectre solaire (la huitième étant l'octarine, couleur magique visible seulement des mages), huit jours dans une semaine discale (le huitième étant octedi). À cause d'arrangements astronomiques particuliers, il y a également huit saisons (et 800 jours) dans un an, bien que pour la plupart des habitants du disque, une année c'est quatre saisons, quoi qu'en disent les astronomes. Les jeux de cartes sur le disque-monde possèdent huit « couleurs » : bâtons, épées, coupes, pièces, octogrammes, éléphants, tortues et couronnes.

* Le faible niveau de réalité du disque permet également aux croyances de se matérialiser : si les habitants du disque croient en quelque chose, c'est que cette chose doit exister. Et les habitants du disque croient en de nombreuses choses :

* les dieux qui régissent la vie des mortels et dont le pouvoir dépend du nombre de fidèles (et il est difficile de ne pas croire aux dieux quand ceux-ci peuvent vous foudroyer à tout instant) ;
les personnifications anthropomorphiques. Il suffit qu'un concept soit suffisamment développé et répandu pour que celui-ci soit personnifié par un personnage. La Mort fait partie de ces personnages.

Terry Pratchett a écrit:[... "...]
- Est-ce que Hrun le barbare est ici ?" voulut savoir Deuxfleurs en regardant avidemment autour de lui. Rincevent prit une profonde inspiration.
"C'est lui, là, derrière nous", réopndit-il.
L'énormité de ce mensonge était tele que ses ondes se propagèrent par un des plans astraux inférieurs jusque dans le quartier des Magiciens de l'autre coté du fleuve, où elles acquirent une vitesse incroyable au contact de l'immense vague de puissance qui y planait en permanence, avant de rebondir furieusement autour de la mer Circulaire. Une harmonique atteignit même Hrun en personne, alors qu'il combattait deux gnolls sur une saillie près de s'effondrer au sommet des monts Caderack, et elle lui causa l'espace d'un instant un malaise inexplicable. [...]